Monologue de Jean-Jean La
fontaine est joyeuse. Elle semble comploter mille bêtises. C'est drôle,
il n'y a pas de pigeons. Dommage, j'adore parler aux pigeons. Vous
lisez quoi ? Non, je ne l'ai pas lu. Je ne lis pas moi, madame ;
j'essaie d'être un bon mari et ça me prend tout mon temps. Mais
en ce moment, je capitule, je n'y arrive pas. Voyez,
à midi, j'ai tout fait comme maman m'a enseigné : j'ai pris le soin de
me changer, j'ai mis des pantoufles à mes pieds, et j'ai pris garde d'essuyer
les miettes avant d'étaler le journal sur la table. J'ai attendu bien
sagement qu'on me serve, la serviette nouée autour du cou, et les mains,
soigneusement lavées, posées de chaque côté de l'assiette. Et
vlan ! La soupière sur la table ! Elle
avait oublié d'apporter le sel et le poivre, j'ai su que j'allais devoir me
lever. |
L’orgasme
de Valentine (Christelle
Reix, Théâtre)
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